Quantcast
Channel: Commentaires sur : Militantisme et intransigeance
Viewing all articles
Browse latest Browse all 10

Par : Psha

$
0
0

Je partage l’analyse critique de GENRE : en voulant souligner le fait que l’on est pas obligéE d’être butch ou FEMEN pour se reconnaître dans l’engagement féministe, l’auteur se montre excluante vis à vis de ces deux « catégories » de personnes, et passe complétement à côté du fait que se démarquer de l’injonction patriarcale à la féminité (physique, comportementale , dans la douceur et la légerté , en étant mince, sportive,bine habillée et épilée, hétéro , lalala….) est justement l’un des combats du féminisme.

Je pense qu’elle a surtout voulut dire que la nana de base, celle qu’on croise un peu partout, celle qui n’est pas immédiatement identifiable comme en rupture avec les codes patriarcaux , peut ,elle aussi, revendiquer son engagement profond pour la cause , qu’elle peut sans crainte prendre la parole à un diner entre potes et déclarer « oui je suis féministe! » ou « oui je trouver révoltant toutes ces inégalités « .

Elle l’a très mal dit , et elle se vautre dans l’écueil du stéréotype, mais si la BD a autant de succès c’est parce que cette nana de base qui n’ose pas se dire féministe a vraiment peur d’être moquée, elle n’a pas fait de rupture avec les injonctions patriarcales, elle veut plaire aux garçons (venant moi même du triste monde cruel de l’hetéro-normage, je sais
à quel point il est terrifiant de prendre le chemin de l’émancipation ) … je pense que la BD permet un échappatoire à ces filles là pour leur permettre d’amorcer une réflexion, et je pense que c’est très nécessaire aux vues des représentations sociales sur le féminisme aujourd’hui.

Admettons qu’elle voit assez juste : les gens , voient les féministes soit comme des butch soit comme des FEMEN pas comme la fille de tous les jours, sa voisine de cours, sa pote , sa petite soeur etc…les féministes vivent en groupe , sur une planète communautaire lointaine, hors du monde, et complotent pour détruire le genre masculin… ce sont des monstresses. Il est très difficile de renoncer à être vue comme une femme désirable et « féminine » , lorsque l’on a grandit dans ce monde là : féministe=monstresse= forme effrayante d’exclusion sociale.
Elle aurait pu mieux le dire et elle peut distiller des messages sous-jacents très négatifs et contre productifs ( lesbophobie, indésirabilité sociale de la colère féminine, injonction au paraitre ) mais, j’ai l’impression que ce ne sont pas ces messages là qui sont retenus, j’ai juste l’impression que les gens la reçoivent comme elle a été pensée : « le féminisme c’est important, on peut toutes être féministes. » Je l’espère en tout cas , parce-que peu d’initiative féministes reçoivent ce genre d’attention « positive » . A part ça , rappelons nous qu’on est pour la plupart de mauvaises féministes , je préfère 35 millions de féministes incomplètes et mal formées , que 35 millions de women against feminism .


Viewing all articles
Browse latest Browse all 10

Trending Articles